Gouvernement Macron. La fin d’un rêve d’avenir pour et par le numérique

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Gouvernement Macron. La fin d’un rêve d’avenir pour et par le numérique

Une fois de plus, je l’avais annoncé : Nous n’aurons pas de politique du numérique en France, et vraisemblablement en Europe pour les 5 années à venir. Je vais briguer le titre de Nostradamus en chef !!!

En clair, n’investissant pas dans l’avenir, nous allons sombrer, alimentant ainsi la machine décliniste que nous sommes tant à déplorer et à annoncer en même temps. Macron, élu par les plus de 70 ans, va nous écrire une histoire au ralenti, répondant au doux nom de « Retour vers le passé », et tourner le dos au « retour vers le Futur de notre enfance », livrant notre avenir en pâture à ceux qui refusent le changement et préfèrent le statu quo. Nous allons avancer vers l’avenir avec un déambulatoire et la main tremblante, terrorisés par tout ce qui pourrait perturber nos habitudes du quotidien. Le chemin vers la morgue économique, sera désormais une ligne bien droite.

Donner le numérique à Le Maire, c’est confirmer définitivement que le numérique n’est pas un sujet en France. Un sujet tellement mineur qu’il ne mérite pas qu’un homme ou une femme inspiré et ambitieux pour s’y lancer à corps perdu. D’ailleurs ce gouvernement est un recyclage d’incompétences simplement déplacées ou d’hommes et femmes à la tête de sujets du passé. Le statu quo. A l’éducation, un homme certes cultivé, attaqué par le racisme du quotidien sur les réseaux sociaux, ce qui est minable, mais dont il faut avouer qu’il est le prototype de celui qui refusera toute réforme à une maison qui en a tellement besoin. C’est la raison pour laquelle les professeurs ont accueilli favorablement son arrivée. Quand les profs approuvent, c’est en général mauvais signe pour nous. Cela signifie que le Mammouth l’a encore emporté. La culture va certainement faire un bond en avant vers la tolérance pour les sujets et comportements qui tuent la France de l’intérieur. Bref, mis à part Elisabeth Borne, qui est talentueuse et ne peut pas faire pire que Castex, nous n’avons que peu de sujets d’excitation à anticiper.

Seule bonne nouvelle, la disparition d’un Premier Mauvais fusible qui aura couvert la France de ridicule, avec ses attestations quasi uniques au monde et ses remontées mécaniques fermées au milieu de stations de ski ouvertes. Également un grand soulagement, la relégation de Véran. Un camouflet tellement vexatoire que l’on s’étonne qu’il ait pu l’accepter. Ce qui prouve une fois de plus que chez ces hommes, le goût du pouvoir l’emporte sur l’amour propre.

Malgré cette tristesse globale, après une élection volée par les sondages et l’abstention, mais surtout par le pillage de la gauche et surtout de la droite, définitivement morte après un dernier braquage chez les Républicains, avec 2 prises de choix, Damien ABAD et Christophe Béchu, je voudrais quand même évoquer une touche d’espoir. Minime mais réelle. Mais je voulais avant cela, faire preuve d’une autre satisfaction, à savoir la non-nomination d’Estrosi. Ce dernier avait rivalisé d’imagination pour terroriser sa ville et insulter Monaco de façon odieuse (j’y ai vécu pendant cette période je connais parfaitement le sujet qui m’était raconté au quotidien par le menu par mes amis au Gouvernement Monégasque), espérant ainsi devenir l’élève préféré de Macron, qui s’est bien moqué de lui, en lui faisant miroiter un possible maroquin à l’intérieur, pour ce qui aurait été son dernier poste dans un Gouvernement. Macron a décidément relu Mitterrand dans le texte. Je suis très heureux qu’il se cantonne à faire mal à Nice et ne puisse étendre ses œuvres à la France toute entière.

Mon espoir, infime, car il faudrait que Macron ait décidé que cela soit possible, tant nous savons tous que depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement, plus encore que sous Sarkozy, est un régiment de petits soldats aux ordres de l’Elysée. Sans marge de manœuvre aucune. Cet espoir, au-delà de l’utilisation de la technologie au profit des minorités et du handicap que Damien Abad a parfaitement compris, et qui j’en suis certain, sortira indemne des accusations très opportunistes qui assombrissent son avenir à peine nommé, cet espoir disais-je, c’est Christophe Béchu. Il pourrait devenir le Ministre du numérique que la France n’a pas cru nécessaire de nommer. Pourquoi ?

Christophe Béchu est jeune. 47 ans. Pratiquement le même âge que le Président. Il a les pieds qui touchent le sol dans un monde déconnecté, hors sol. Il est Maire et a présidé le département. Il vient « d’en bas » et n’a pas été perverti par le microcosme arrogant et confiné Parisien. Angers est jumelé à l’une des villes qui montent dans le monde, sur les sujets numériques. Austin, Texas. Jamais confinée, toujours en croissance. Nouveau domicile de Elon Musk. En pleine ascension.

Christophe Béchu se rend tous les ans à l’évènement qui a rendu Austin aussi fameuse que Las Vegas et son CES, le SXSW. Il y observe les investissements, les tendances, s’en inspire, crée des liens. Bref, il est « câblé » aurait-dit Lang à l’époque. La technologie est le dernier espoir des territoires petits et moyens. La Chine l’a compris. Depuis 2 ans elle mise TOUT sur les territoires de taille moyenne. Christophe Béchu le comprend aussi.

Il connaît l’aventure de Andrew Yang, le candidat d’origine Asiatique, perdant de la primaire des Démocrates à la présidentielle et encore perdant, faute de charisme, à la Mairie de New York. Mais définitivement gagnant de la bataille des technologies au profit des petits territoires, dont il a fait, à coup de centaines de millions de sa fortune personnelle, un combat, une idéologie et un exemple de réussite tout à la fois. Je vous conseille son livre, « War on normal people » où il explique les dégâts causés par Amazon et autres boîtes numériques sur ces territoires. Il y explique les recettes qu’il applique pour redonner espoir et foi aux désarçonnés du rêve Américain, alors tentés par le populisme violent. Il a compris l’impact sur la démocratie d’une digitalisation de la société, quand elle est dénuée de vision.

Christophe Béchu pourrait à mon sens, devenir notre Andrew Yang à nous. Il a la vision de ce qui manque aux territoires, la connaissance de la réalité en dehors du 8ème arrondissement de Paris, la connaissance des sujets numériques et la volonté de profiter de son passage au Gouvernement, pour se faire connaître du grand public et se présenter comme un des futurs recours à droite en 2027.

Je pense, je sais, qu’une politique technologique orientée vers les territoires pourrait renverser la mauvaise vapeur française qui nous étouffe et nous pousse à vitesse accélérée, mais en marche arrière. Et je pense que nous avons l’homme de la situation. Redonner vie aux territoires, c’est redonner vigueur et foi en la France, en celle qui est notre ADN et notre richesse, par sa diversité. Il faut comprendre comment le numérique pourrait compenser la disparition des services publics de santé, d’éducation, de logistique. Et bien plus. Je pense qu’il peut être cet homme-là. Il reste ma parcelle d’espoir, dans cette liste triste de sujets qui évoquent le passé, sans jamais parler d’avenir. Alors, mes frères lecteurs d’Atlantico, prions !