01 Mar L’entrepreneur étudie aussi les tendances, les signaux faibles.
Poutine. Entrepreneur de la guerre ?
Le covid a disparu des conversations. Merci Poutine ! Grâce à lui, on réalise que ce qui
occupait nos écrans et conversations, ce virus qui promettait de décimer la population, ce
vaccin sans lequel les 20% de non vaccinés allaient faire périr le reste des citoyens français,
n’était rien d’autre qu’un passe-temps journalistique et politique. Les premiers (une large
partie d’entre eux) remplissant colonnes et antennes, faute de savoir encore comment exercer
leur métier, les seconds pour alimenter la peur qui devait conduire à leur réélection,
récompensant leur rôle de grand protecteur de notre santé publique.
Je me dis donc de remercier Poutine, qui nous a débarrassé d’un non-sujet épuisant, même si,
au final, une terreur en remplace une autre. Je visionnais hier, en transit entre les USA et
l’Afrique, les images qui passent en boucle sur les chaînes françaises, toujours aussi
désespérantes de biais cognitifs, de désinformation organisée. France TV par exemple, nous
offrait toute la journée 2 images censées marquer la terreur organisée par Poutine et l’armée
Russe :
1-Zoom sur une « énorme » population, près de 10 personnes (!), qui semblaient pourtant
s’orienter dans le calme le plus total vers un train ou un bus, mais qui était censée nous alerter
sur un exode massif Ukrainien. 10 personnes ! Pas précisément un exode. La fuite des
Afghans au moment de l’arrivée des Talibans, sans aucune résistance d’une lâche
administration Biden, cela oui, c’était un exode réel. Vraiment effrayant.
2- Zoom sur un camion de pompier qui arrivait pour éteindre un feu dans un appartement, qui
aurait été touché par un missile. L’immeuble tout entier restait en pleine forme, aucun
affolement dans les rues. A peine 2 camions de pompiers. Mais le message à retenir était
simple : Les missiles tombent comme la pluie en Afrique à la saison humide. Pour ceux qui
ont déjà assisté aux lancements de missiles du Hamas sur Israël, les images de notre télé
publique, et de tant d’autres, apparaissaient vraiment une tentative pitoyable de
désinformation.
Accusons la télé Russe de désinformation, bien entendu. Mais nous pratiquons les mêmes
méthodes. Celles bien éprouvées dont nous avons abusé pendant le Covid : Zoomer sur
l’infiniment petit, pour faire infiniment peur.
Alors, avec cet esprit dérangé et provocateur qui me caractérise, qui consiste à aller à contre-
courant du prêt à penser, pour le plaisir de la réflexion, et sans aucune volonté de mettre sur
un piédestal un Président Russe dont je ne rêve en aucun cas, je n’ai pu m’empêcher de
comparer la démarche de Poutine à celle de l’entrepreneur et d’en tirer quelques conclusions.
Je vous les livre.
La création d’entreprise puise en général sa source dans un facteur humain et un
traumatisme. Le facteur humain est simple. L’entrepreneur veut être libre et ne supporte pas
ou ne parvient pas à trouver sa place dans les matrices existantes. Alors il créé les siennes. Le
traumatisme est en général personnel, une expérience désarmante, une frustration, qu’il
souhaite tourner positivement en proposant à tous ceux qui ont vécu la même déception, d’y
trouver une solution industrialisable et rentable.
Poutine se lance dans son entreprise guerrière pour assouvir et compenser une frustration.
Celle produite par ces dirigeants mondiaux méprisants (dont nos 3 derniers Présidents) qu’ils
ont snobbé, ne lui accordèrent aucune considération, le réduisant à un tyran qui méprise les
droits de l’homme et soutien les dictateurs, alors que nous, démocrates éclairés incarnerions
la vertu, quasi messianique. Pour un pauvre commentateur comme moi, qui s’était permis à
plusieurs reprises ces 6 dernières années, d’écrire que nous avions tort de l’ostraciser et le
montrer du doigt et que nous aurions intérêt à l’avoir à portée de main et de cœur, la réaction
de Poutine, à terme, était évidente, mais semblait échapper à nos technocrates bornés.
Poutine, comme la Russie est un peuple fier, nationaliste, qui adore les Tsars et la conquête,
le muscle et l’adrénaline, qui a une histoire magnifique et une relation à la France, très forte,
que nous avons heurté en les traitant comme une sous-dictature bananière.
Nous lui avons menti et avions menti à la Russie depuis la chute du mur de Berlin. Nous les
avons pris pour des imbéciles, au point de vouloir leur mettre l’OTAN et ses missiles à
quelques encablures de ses frontières. Pensions nous vraiment qu’il allait se laisser faire ?
Pendant ce temps nous étendions notre processus « démocratique » en Irak, avec le succès
que l’on sait, sur la base de mensonges honteux (armes de destruction massive). Je ne me
souviens pas, à part le discours brillant de Villepin à l’ONU, qu’on ait puni les USA pour ce
méfait. Quelle différence avec l’Ukraine ? On peut me le rappeler ? Envahir un pays étranger,
chasser son dirigeant, sans raison pour le faire. On m’explique ?
Pendant ce temps, Sarkozy et d’autres faisaient assassiner Ghadafi, dangereux car il tentait de
donner à l’Afrique une indépendance des institutions occidentales, le même qui campait
quelques mois avant dans les jardins de l’Élysée était tout à coup devenu « le diable », surtout
au moment où l’on cherchait des preuves d’un financement Lybien de certaines campagnes
présidentielles. Un hasard bien entendu ! Depuis la Lybie va bien, tout le monde le sait. La
différence avec l’Ukraine svp ? J’ai besoin d’un mentor pour m’éclairer.
Nous continuons à soutenir et maintenir au pouvoir nombre de dictateurs qui pillent leur
peuple, et volent les élections, en Afrique notamment, tant qu’ils donnent des contrats aux
sociétés françaises. Nous sommes des démocrates éclairés qui peuvent donner des leçons à
Poutine. Il a été traumatisé, nous l’avons perdu et poussé vers des « associations de non
bienfaiteurs » (Chine, Turquie..) alors qu’il aurait pu être proche de nous. Et nous avons l’air
étonnés..
Ensuite un entrepreneur essaie de « disrupter », surtout à l’heure du digital. Il doit alors faire
une étude de marché, et tester la capacité de nuisance de ses adversaires. Poutine a fait son
étude de marché. Ses concurrents sont faibles, emplis de contradictions, incapables d’unité.
L’Europe n’existe pas. Il a fait son étude de marché et le résultat était sans appel : la
résistance sera nulle. Alors on peut déployer son produit. La Chine ne désapprouve pas
officiellement, la Turquie fait mine de contester la décision d’invasion, pour mieux se poser
en négociateur officiel. Biden sucre les fraises, car son administration, toujours dirigée par les
hommes et femmes de la « baraque » Obama, est surtout préoccupée par le fait de ne pas se
faire « rétamer » aux mid-terms, et s’inquiète surtout de ce que l’incapacité de s’opposer à
l’annexion de l’Ukraine, ne donne des idées à la Chine, qui louche sur Taiwan depuis si
longtemps.
La Russie est donc une entreprise, qui impose son produit, la dominance, le pouvoir et
commence déjà à l’exporter à des franchisés qui n’attendaient que cela. La prochaine crise
mondiale aura lieu en mer de Chine. Croyez-en l’intrus du commentaire géopolitique. Moi !
L’entrepreneur étudie aussi les tendances, les signaux faibles. C’est cette capacité de les
percevoir avant les autres qui fait souvent son succès. Poutine a lu les signaux faibles depuis
longtemps, lui qui vient du renseignement.
Il a observé la montée en force des termes qui usent de la peur et marquent la tentative de
contrôle des populations par la terreur. Sur les 20 dernières années, les mots anxiogènes
présents dans la presse, selon une étude mondiale parue il y a plus de 5 ans, ont augmenté de
plus de 60%. Conclusion : on attend des hommes forts pour protéger les peuples désorientés.
Il a observé l’étude de The Economist, et du New York Times, qui montrait il y a 5 ans
également, que le nombre de dictatures dans le monde avait cru de 15% ces 10 dernières
années. La tendance est à l’autoritaire, voire au guerrier.
Il a lu cette étude de Harvard, 2019, qui fait la démonstration que dans la totalité des pays
occidentaux, la majorité des populations, vieillissantes, préfèrent la sécurité à la liberté.
Conclusion : la liberté est un truc du passé.
Et puis Poutine a vu ce que nos démocrates ont fait pendant le Covid. Ils ont nié les
institutions démocratiques, violé la liberté et mis fin au principe d’égalité. On accuse Poutine,
entrepreneur de la guerre, de ne pas respecter les institutions démocratiquement élues. Qu’on
fait Macron, Trudeau ou Draghi ? Ils ont distillé la terreur, asservi le peuple, lui ont volé sa
liberté de mouvement, de voyage, jusqu’à dicter l’heure de leur jogging, Et surtout, ils ont
détroussé les élus de tous leurs pouvoirs, les médecins de leur capacité de prescription. Un
conseil de défense de 7 personnes a décidé du sort des Français au mépris des Maires et
Présidents de Région, qui n’ont pas eu le moindre mot à dire. Un pouvoir non élu a pris la
place des pouvoirs élus. Face à un péril rapidement identifié comme limité. Aucun rapport
avec Poutine ? Bien au contraire. Pas de missile pour contraindre les non vaccinés bien
entendu, mais Macron ou d’autres n’en sont qu’à l’échauffement ! Une fois bien rôdée la
méthode « peur-contrôle-restriction de liberté », ils passeront eux aussi à l’étape suivante, car
ils en voudront plus.
Négociation. Tout entrepreneur mis face à un péril concurrentiel, doit savoir bluffer et
s’assoir à la table de négociation, avec ses cartes en main. L’accès à l’énergie pour ce qui
concerne Poutine, qui fournit plus de 30% de la chaleur au gaz en Europe ! Ensuite on gagne
des parts de marché, issues du résultat de la négociation. Mission en cours pour
l’entrepreneur de la guerre qu’il est, par formation et goût personnel.
Donc au final, Poutine a des réflexes entrepreneuriaux. Une vision, une étude de marché, une
sensibilités aux signaux faibles et une politique expansionniste. On pense qu’il a beaucoup à
perdre, il a bien vu ce qu’il avait à gagner, seul ou accompagné. Pour perdre il faut être faible
et dépendant. Comme l’Europe. Nous allons avoir fort à faire avec cet entrepreneur-là, à
moins que pris au portefeuille et à la peur, l’armée et les oligarques ne le lâchent !