26 Oct Les licornes se multiplient en France. Les start-ups françaises se démarquent par leur vivacité et leur ambition. Mais le manque de moyens peut freiner leur développement.
Nous sommes, selon notre bon président de la République, la start-up nation. Cela ne coûte rien de croire ses propres mensonges. Mais surtout c’est une priorité à courte vue. Ce qui importe, ce n’est pas le nombre de nos start-up, mais le nombre de celles qui peuvent devenir des leaders mondiaux. Ce n’est pas un peuple de mini-entreprises, dont plus de 50% vivront moins de 3 ans, une version économique du papillon en somme, dont nous avons besoin. Ce n’est pas une compétition mondiale basée sur la petite taille, qui permet de gagner la compétition planétaire. L’enjeu mondial ce n’est pas de bâtir un peuple de nains endettés, qui passent plus de temps à chercher des fonds qu’à faire du chiffre d’affaire !
Devenir la PME-Nation, la ETI-Nation, voilà qui ferait un bel objectif. Nous avons néanmoins une scène de start-up impressionnante de vivacité, d’envie, d’ambition. Mais peu de moyens pour les faire mûrir sous notre pommier. Elles préfèrent les étoiles de la bannière américaine, dont les étoiles évoquent le rêve Américain, un rêve qui donne naissance à environ 12 licornes chaque mois. Idem en Chine d’ailleurs. Tous nos plus beaux fleurons finissent par venir ici aux USA, pour vivre leurs rêves de conquête, pendant que notre sphère politique se contente du bonheur plat de leur avoir donné naissance. Et encore.
Comment mettre fin à cette fatalité ?
Tout d’abord il faudrait comprendre l’enjeu. Nous nous affrontons là, à un problème de culture. Créer des incubateurs dans chaque quartier amuse les politiques, mais au-delà, ils n’ont plus pied, alors ils ne cherchent pas à nager en eaux profondes. Le privé, à part des acteurs majeurs comme SoftBank, qui ont compris que pour avoir une grosse omelette il fallait choisir et casser beaucoup d’œufs, fait dans le S et XS, en serrant bien les valorisations pour se servir avant de servir ceux qui prennent le vrai risque, les entrepreneurs. La BPI fait ce qu’elle peut, plutôt bien, surtout à Paris, avec les moyens qu’on lui donne. Beaucoup lui reprochent ces derniers temps de faire du Big Show Business, mais je pense que le tir sera corrigé bientôt. Les selfies avec des chanteurs ont valu assez de critiques sur Linkedin à l’équipe de com de la BPI pour la rappeler la raison, et elle n’en manque pas.
Aux USA, on garde de l’ambition. Les démocrates sont en train de céder à leur aile gauche, mais tout semble indiquer que la raison reviendra dans 3 ans, avec le retour des Républicains et probablement du Gouverneur de Floride, de Santis, qui a su gérer le Covid, sans tuer son économie, contrairement à la France, et qui navigue en tête de tous les sondages. Le Président actuel est malheureusement peu en état de gouverner, et rate dossier après dossier, du retrait d’Afghanistan, à la hausse des taxes, à l’instar du Maire de New York, Do Blasio qui a ruiné cette ville magnifique en 2 mandats. Produit de la mauvaise gauche Américaine, toute « Woke Culture » dehors, terroriste de la fiscalité, qui a abandonné la propreté et la sécurité et fait fuir 320 000 de ses habitants, partis se réfugier ici à Miami. Du coup, le Covid a donné naissance, au Texas, en Floride, et toujours en Californie, mais moins, à un nombre record d’entreprise, qui lorsqu’elles séduisent un investisseur particuliers, ne reçoivent pas un « pourboire » moyen de 15 000eur (moyenne des BA en France), mais des montants allant facilement de 1 à 5M de dollars. Forcément, avec plus d’explosif on explose mieux J, l’argent reste le carburant essentiel, et en France on le sait, on a pas de pétrole, mais des idées…
A l’heure où les divers candidats sont en train de concocter à la hâte un programme économique, alors qu’ils avaient 5 années pour le préparer, je propose que nous leur donnions quelques pistes, y compris à Eric Zemmour, qui est bien partit pour rester dans la campagne jusqu’au bout, ce qui est une bonne chose pour que les vrais sujets de fonds soient aussi abordés, et que la classe politique se dévoile enfin, elle qui est habituée à la politique du petit doigt derrière lequel elle aime se cacher quand il s’agit de sujets qui fâchent. Une sphère qui aime traiter d’extrême des sujets pourtant centraux !
Tout d’abord il faut une ambition. Une vision. Poser des questions simples ?
De quoi la France, et l’Europe, a-t-elle besoin pour garantir le maintien de son modèle sociétal dans les 30 ans à venir ?
Comment retrouver une dynamique dans laquelle chacun se sente concerné par l’investissement, mais aussi les efforts et les transformations à réaliser pour atteindre cet objectif ?
Comment assurer que chacun y gagnera quelque chose et se sentira concerné, voire plus encore, fier et motivé pour y souscrire sans réserve (ou peu) ?
Pouvons-nous accepter, et si oui avec quel bénéfice pour chacun, que cela entraîne des changements dans notre modèle, plutôt que de toujours vouloir forcer le nouveau monde à rentrer dans les « chaussures » de l’ancien, comme si le passé était toujours la condition de l’avenir ?
Si nous voulons non seulement conserver (concerné), mais plutôt conquérir une place nouvelle (fierté) dans l’échiquier mondial et que chacun se sente aussi motivé que lorsqu’il soutient l’équipe nationale de foot (ou autre), que devons-nous faire dès maintenant ?
Une fois ces questions posées, chaque politique peut y apporter sa réponse, sa vision et ce sera aux français de décider par leur vote, mais un vote ambitieux, et non un vote par défaut comme nous l’avons vécu ces dernières années (Chirac lors du second mandat, Macron et dans une certaine mesure Sarkozy).
Quelle que soit la réponse et l’offre de chacun, il y a des fondamentaux :
Nous ne pouvons plus être les acheteurs en gros du monde, Chine en tête. Il nous faut produire et vendre, de façon dominante, ce que les autres consomment.
Nous ne pouvons plus laisser nos PME et TPE, sans capitaux propres, trésorerie. Nous ne pouvons plus les laisser à la traîne de la transition digitale.
Nous ne pouvons plus laisser mourir nos territoires et avec eux la fierté, la dignité, les forces et l’ADN de ceux, individus, entreprises et associations qui y vivent.
Nous ne pouvons plus être à l’écart des innovations technologiques qui domineront le monde, et le dominent déjà largement aujourd’hui.
Cela laisse déjà place à une politique massive, intense, sans répit, d’investissement dans chacun de ces éléments. Cela coûtera cher, cela sera parfois douloureux, mais la France en sortira gagnante, fière et conquérante, loin des tremblantes peureuses, ces moutons alignés par la peur, ces lapins hypnotisés par les phares du covid et de ses grand prêtres.
La solution n’est pas si complexe et demande de l’argent. Beaucoup d’argent et tout autant de courage. Ce qui n’est pas le propre de nos politiques et notamment de ce Gouvernement, qui est capable de nous faire passer l’addition de 500Mds d’euros dépensés à soutenir une économie dévastée, mise à l’arrêt pour une maladie à laquelle nous pouvions répondre autrement, et qui ne trouve rien de plus ridicule qu’un investissement de 30Mds sur 5 ans pour laisser notre économie à flot. Avec un montant proche du pourboire, nous retournerons à la poussière et ne pourront jamais postuler au « job » de phénix. Jupiter n’est pas à la hauteur, soyons le à sa place et à la place de tous les aveugles que la sphère politique nous offre en partage depuis 30 ans.
C’est ce que font les USA et la Chine. C’est ce qui expliquera leur domination. Une domination alimentée par la fierté que ressentent leurs citoyens de savoir que leur avenir est pris en main, pendant que notre main à nous, nous maintient la tête sous l’eau de la dette publique. Aux armes citoyens ?