09 Sep la France et l’Europe renaîtront des entreprises. Et le monde aussi
Utopie ou réalisme ? Les entreprises seront-elles seules capables de transformer le monde, avant qu’il sombre, victime de sa propre bêtise ?
Le politique est en panne, laminée sur tous les continents, par tous les ouragans populistes ou dictatoriaux de la terre, au centre d’un œil multiple qui les entraîne dans les débris d’un monde en pleine mutation, voire en décadence. Plus de 15% de dictatures supplémentaires dans les 10 dernières années, un repli sur des mouvements nauséabonds pour la plupart, car ils marquent la volonté d’exclure l’autre (même si certains méritent cette exclusion), la volonté de se replier pour mourir sans partager, pour tenir le plus longtemps possible, jusqu’à la mort même, et démontrent que notre système ne fonctionne plus. Non pas le système capitaliste, qui reste le plus acceptable des systèmes. Mais la dérive du capitalisme, qui doit faire place à un nouvel ordre, fondé sur un fonctionnement revu et pas seulement corrigé.
Si nous attendons que le politique, embourbé dans ce torrent de boue, sorte de ces eaux une fois retirée. Si nous attendons qu’il accouche, collectivement, d’une vision, à l’heure où le nombril national est l’obsession exclusive de chacun. Si nous attendons l’homme ou la femme providentiel. Bref, si nous attendons, nous trouverons la déroute et le chaos.
Alors, qui pourra prendre le relai ? La société civile ? Trop lente. Trop courte. Trop dispersée. Elle doit être un relai et une partie prenante, oui, mais pas le moteur. Et puis quelle société civile ? Celle des stades de foot, des gilets jaunes ou des bonnets rouges, celle des milieux intellos, engoncés dans leur vision restreinte et Parisienne, ici, Londonienne là…
Les ONG ? Pas assez de moyens. Et pas assez d’envie de faire ensemble.
Les institutions internationales ? Elles sont le reflet du désarroi de leurs membres et brillent par leurs intentions, pour sauver l’apparence, mais moins par leur résultat. Un dîner avec les plus hautes autorités de l’ONU et le climatologue Jeffrey Sachs à New York l’été dernier, a fini de m’en convaincre. Les institutions ne parviennent plus à faire bouger leurs membres. L’égoïsme est devenu la règle d’or. Et leur travail consiste à en limiter les effets destructeurs, colmater les brèches et non les ouvrir dans un système à réformer d’urgence. Cela n’arrivera pas.
Alors il reste les entreprises. Les petites sur les territoires, dernier maillon humain et ultime espoir de ceux qui voient disparaître emplois, croissance, éducation, santé des territoires ruraux et péri-urbains. Les grandes, car elles sont passées ou passent du rapport RSE qui aime peindre des murs délabrés en couleur, maquillant habilement des statistiques vides de sens, à des réalités concrètes. Mais que personne ne souhaite mettre en avant.
Combien de médias pour vous parler de ce que Michelin, la Poste, Unilever, Danone ou Renault et tant d’autres BNP, font de bien pour la planète. Non ! On en parle quand ils gagnent de l’argent, en oubliant d’expliquer ce qu’ils ont en font de bien à part servir les actionnaires. On en parle pour les emplois qu’ils peuvent détruire, jamais pour la valeur qu’ils créent. Il est temps de changer cela. En parlant de ce qu’elles font de bien, nous changerons les mentalités, la culture punitive française à leur égard, tout en restant fermes et vigilants, et pourront leur donner envie d’en faire plus, plus vite.
Les entreprises font de la responsabilité sociétale l’ADN de leurs entreprises, abordent le sujet de l’entreprise à mission, de plus en plus, et travaillent autant pour l’interne que pour leur environnement. Elles mutent. Car leur survie en dépend. Elles l’ont compris. Il ne s’agit pas de morale ou de conscience, même au scanner, il n’y a aucun début d’indice qu’une entreprise aurait une conscience, sachant que la question pour l’homme n’est déjà pas résolue !! Elles vont changer, car elles le doivent. Une entreprise est un caméléon, qui doit s’adapter à son environnement ou mourir, quand le politique est une anguille, qui glisse entre les mains qu’il serre, pour être réélu.
Je crois que l’entreprise, transfrontière par essence, capable de prendre une décision qui s’applique à 20, 30 pays en une seule fois, est l’institution internationale de demain. D’aujourd’hui. Elle ne pourra jamais être détentrice de l’intérêt général, mais l’intérêt général à bien senti l’opportunité de se faire servir et aider par elle. Je le crois car au travers de Day One Movement, nous les voyons venir, non plus pour montrer leur logo sur la scène et les plaquettes, mais pour savoir comme coordonner leur action avec leurs pairs, pour avoir un impact positif sur le monde. L’envie de faire ne doit pas être analysée à l’aune de la conscience ou de l’intérêt. Que ce soit pour l’une ou l’autre, y compris pour le simple business, la cause a bien peu d’importance comparée à la conséquence.
Nous avons besoin d’acte, et plus de promesses vides. Un contrat de confiance que les entreprises peuvent remplir très vite ! Chiche ?